La Félibrée : fête occitane au cœur du Périgord
- EspritGlobeTrotteuse
- 15 juil.
- 13 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 oct.
Originaire du Périgord, j'ai grandi sur une terre où les traditions sont ancrées dans notre quotidien. Mes grands-parents parlaient un patoi dont je ne comprenais rien, mais qui avait de douces sonorités à mon oreille. Nos étés étaient ponctués par les moissons et les frairies de villages. Que de souvenirs de cette région chère à mon cœur d'enfant.
Il y a une quinzaine d'années, j'ai pu assister à une fête traditionnelle qui faisait revivre toute la culture et les traditions occitanes. Elle se déroulait à Piégut-Pluviers et s'appelait La Félibrée. J'ai de suite été conquise par la mise en beauté du village, par cette volonté de transmission de la langue, des chants et des danses ... Aussi en cette année 2025, j'ai voulu partager cette fête en famille pour que la nouvelle génération s'imprègne également de cette culture traditionnelle.
Vivons ensemble ce bel évènement.
Sommaire
Comme il est plus facile de se repérer à l'aide d'une carte, voici où situer Sarlat-la-Canéda.
Qu'est-ce que la Félibrée ?
Chaque été, une explosion de couleurs, de musiques et de traditions anciennes envahit un village du Périgord. Bienvenue à la Félibrée, cette fête populaire et patrimoniale qui célèbre l’identité occitane et la mémoire vivante du pays. Mais d’où vient cette fête singulière ? Comment est-elle organisée et que peut-on y découvrir ? Suivez le guide.
Un héritage du Félibrige : la fête des troubadours d’aujourd’hui
La Félibrée (ou "Felibrejada" en occitan) est née en 1903, à l’initiative du Félibrige, un mouvement fondé en 1854 par Frédéric Mistral pour préserver et promouvoir la langue et la culture d’oc. D’abord provençal, le Félibrige s’étend rapidement à d'autres régions occitanes, dont le Périgord.
La Félibrée est l’une des plus anciennes fêtes populaires de France toujours célébrées. Elle vise à rassembler les amoureux de la culture occitane autour de ce qui fait son essence : la langue, la musique, les danses, les costumes, l’artisanat et la gastronomie.
Un village, une fête, une année de préparation
La particularité de la Félibrée, c’est qu’elle change de village chaque année, toujours dans le département de la Dordogne. C’est ainsi que Montignac, Bergerac, Périgueux, Saint-Cyprien ou encore Eymet ont tour à tour accueilli la fête. Chaque commune choisie devient, le temps d’un week-end de juillet, le centre névralgique de l’occitanité périgourdine.
Mais organiser une Félibrée, ce n’est pas une mince affaire. Il faut plus d’un an de préparation, des centaines de bénévoles et une solide organisation. C’est la Confédération Félibréenne du Périgord qui pilote l’événement, en lien étroit avec la municipalité hôte et de nombreuses associations locales. L'un des symboles visuels les plus forts de la fête est sans doute les guirlandes de fleurs en papier, confectionnées à la main par les habitants, qui décorent tout le centre-ville.
Au programme : traditions, spectacles et partage
La Félibrée se déroule sur trois jours, du vendredi au dimanche, avec des temps forts qui mêlent ferveur populaire et hommage aux racines occitanes :
Défilés en costumes traditionnels, avec attelages, musiciens, danseurs et confréries locales ;
Discours et messes en occitan, parfois même avec des traductions pour les néophytes ;
Concerts de musique traditionnelle, souvent en plein air ;
Démonstrations de savoir-faire anciens : vannerie, filage de laine, poterie, forge, etc. ;
Repas festifs et marchés du terroir, où l’on peut goûter foie gras, tourin, grillades et vins de pays.
L’un des moments les plus attendus est l’élection de la Reine de la Félibrée, jeune fille élue pour représenter la langue et les traditions d’oc tout au long de l’année.
Une fête intergénérationnelle et vivante
Au-delà du folklore, la Félibrée est une fête vivante, qui séduit autant les anciens que les plus jeunes. C’est un moment de transmission, où les grands-parents racontent aux petits-enfants l’histoire de leur région, où l’on apprend quelques mots d’occitan, où l’on danse sous les lampions.
C’est aussi une vitrine de l’identité périgourdine, fière de ses racines mais tournée vers l’avenir. De plus en plus d’activités sont proposées pour les enfants, des spectacles bilingues, et même des initiations à la langue occitane.
Une expérience à vivre au moins une fois
Participer à la Félibrée, c’est remonter le temps sans tomber dans la nostalgie. C’est entendre résonner une langue ancienne dans les rues d’un village magnifiquement décoré. C’est danser au son de la cabrette ou du galoubet. C’est vivre le Périgord autrement, à travers le prisme de sa culture populaire.
La Félibrée est bien plus qu’une fête : c’est un rituel d’appartenance, une ode au patrimoine immatériel occitan, une immersion joyeuse et poétique au cœur d’un territoire. À ne pas manquer si vous passez en Dordogne un été.
La Félibrée 2025 à Sarlat‑la‑Canéda : un écrin médiéval métamorphosé
Après 30 ans d’absence, la Félibrée 104ᵉ édition a retrouvé Sarlat du 4 au 6 juillet 2025, transformant ce joyau médiéval en un festival de traditions occitanes vibrant de couleurs et de vie.
Un souffle occitan dans la pierre
Pendant trois jours, du 4 au 6 juillet 2025, Sarlat-la-Canéda, perle du Périgord Noir, a vécu au rythme de l’Occitanie. Plus de 40 000 fleurs suspendues au-dessus des rues étroites ont transformé la cité médiévale en un décor féerique. Des guirlandes dorées serpentent rue Tourny, des pompons de laine flottent avenue Gambetta, et ici ou là, des fleurs multicolores tracent des arches végétales au-dessus des passants émerveillés. C’est un ciel de couleurs qui recouvre la ville, comme un toit de poésie.
Et partout, le murmure d’une langue qu’on croyait lointaine : l’occitan. Un accent roulé, chaleureux, qui chante dans les ruelles, dans les regards, dans les chansons.
Sarlat, décor vivant d’une mémoire partagée
Il faut imaginer la ville entière — ses habitants, ses commerçants, ses enfants — mobilisée depuis des mois pour cet instant. Dans un petit atelier au cœur de la commune, une quarantaine de bénévoles, surtout des femmes, ont patiemment façonné chaque fleur à la main. Il y avait de la concentration, des fous rires, parfois des crampes aux poignets, mais surtout une envie partagée : faire de cette 104e Félibrée un moment inoubliable.
Et elle l’a été.
Des traditions qui battent encore le cœur
Le vendredi, ce sont les enfants qui ouvrent le bal. Plus de 1 600 élèves, coiffés de bérets fleuris ou de rubans rouges, déambulent, dansent, chantent. Leurs voix se mêlent aux fifres, aux tambourins, et déjà, le public applaudit.
Le samedi, la foule s’épaissit. Les visiteurs arrivent de toute la Dordogne, mais aussi de Toulouse, Bordeaux, parfois même de l’étranger. Les rues vibrent. À chaque coin, un groupe joue une bourrée ou une gavotte. Les passants tapent dans les mains, certains esquissent quelques pas maladroits, d’autres — plus aguerris — se laissent porter par la cadence. On croise des artisans en plein travail : ici un sabotier, là un fileur de laine. Tout autour, les odeurs de magret grillé, de tourtière et de fromage de chèvre embaument l’air chaud.
La Cour d’Amour : un moment suspendu
Mais le moment que tout le monde attend, c’est le dimanche. Le cortège costumé s’élance lentement, majestueux. Femmes en coiffes blanches, hommes en gilets brodés, enfants aux joues roses portent haut les couleurs du Périgord. Et puis vient la Reine de la Félibrée, Lisa Peyrat, couronnée sous les applaudissements. Sa robe blanche flotte dans l’air comme un souffle. On lui offre des vers, en occitan bien sûr. C’est la Cour d’Amour, un hommage poétique et romantique qui émeut jusqu’aux plus sceptiques.
Un festin sous les étoiles
Plus tard, à la "Taulada", ce grand repas partagé, 700 convives s’attablent sous des guirlandes lumineuses. Au menu : pommes sarladaises dorées, magret fondant, et un verre de vin rouge profond. On trinque, on chante, on rit fort. Un groupe attaque une polka, et les pieds se lèvent à nouveau.
Et pendant quelques heures, le temps semble suspendu, la ville entière vibre à l’unisson.
Une beauté intemporelle révélée
Ce qui frappe, à Sarlat, c’est que la Félibrée ne dénature rien. Au contraire. Elle révèle. La beauté des pierres, le grain des ruelles, la douceur des soirs d’été. Elle révèle aussi ce lien invisible qui unit les gens à leur terre, à leur langue, à une histoire commune qu’ils ne veulent pas voir disparaître.
Pendant trois jours, Sarlat n’a pas simplement accueilli une fête. Elle s’est transformée en théâtre vivant d’un héritage populaire, en écrin vibrant pour les traditions occitanes.
Félibrée 2025 à Sarlat : entre ferveur, traditions et fête populaire
Si la Félibrée est avant tout une célébration de la langue et de la culture occitanes, elle est aussi une mosaïque d’instants suspendus. Des scènes de ferveur religieuse aux danses populaires qui s’emparent des ruelles, cette grande fête traditionnelle du Périgord s’est déployée à Sarlat en 2025 avec une intensité rare. Voici les temps forts qui ont marqué cette 104e édition.
Une messe en occitan : spiritualité au cœur de la tradition
Au matin du dimanche, la cloche de la cathédrale Saint-Sacerdos résonne sur les toits dorés de Sarlat. Dès 10h, la nef se remplit. Des femmes en coiffes blanches s’installent au premier rang. Des hommes en chemise et foulard rouge croisent les bras. Le silence s’installe. Et puis, doucement, les premières notes d’un chant liturgique occitan montent jusqu’aux voûtes.
La messe en occitan, célébrée par un abbé venu spécialement pour l’occasion, est l’un des moments les plus émouvants de la Félibrée. Toute la cérémonie se déroule dans la langue d’oc : prières, lectures, homélie. Les fidèles répondent dans une ferveur calme, presque recueillie. Les chants polyphoniques, portés par un chœur local, enveloppent l’assemblée d’une douceur grave.
Cette messe, à la fois simple et profonde, rappelle que la langue occitane est vivante, vibrante, enracinée jusque dans la spiritualité de ses gens.
Le défilé des confréries : un carnaval d’identité et de couleurs
À peine la messe terminée que les premières notes de cabrette et d’accordéon résonnent dans la ville. Le grand cortège des confréries se met en marche. Un défilé majestueux, haut en couleur et en musique, traversant le cœur historique de Sarlat.
Viennent d’abord les confréries gastronomiques, arborant leurs capes rouges, vertes ou violettes, décorées d’écussons brodés représentant cèpes, vins, fromages ou foies gras. Chaque groupe est accompagné de musiciens — fifres, cornemuses, tambours — et souvent suivi de danseurs. Le public applaudit, les enfants ouvrent de grands yeux.
Puis arrivent les troupes folkloriques, costumées selon les traditions de chaque coin du Périgord ou du Limousin. Certaines femmes portent des robes de lin brodé, d’autres des dentelles fines ou des jupes à volants colorées. Les hommes en sabots frappent le sol au rythme des bourrées. L’ensemble a quelque chose de profondément joyeux, mais aussi solennel : c’est un patrimoine vivant qui s’exhibe fièrement dans les ruelles de pierre.
Les vieux métiers : gestes oubliés, mémoire retrouvée
Sous les halles et dans la cour de l’ancien évêché, le visiteur peut remonter le temps. Tout autour de la place, des artisans d’un autre siècle travaillent comme autrefois, sous les yeux curieux des passants.
Une femme montre les bases du crochet, mains agiles et pelotes colorées à ses pieds. Un homme façonne une chaise à l’ancienne, avec des liens en paille tressée. Plus loin, un feuillardier coupe minutieusement des lanières de bois de châtaignier — c’est le feuillardage, métier quasi disparu, autrefois essentiel à la tonnellerie et aux paniers.
À l’extérieur, sur le boulevard périphérique, une exposition de tracteurs anciens attire les passionnés. Les moteurs pétaradent doucement, les carrosseries patinées racontent des décennies d’usage. Certains modèles centenaires, bichonnés par leurs propriétaires, brillent au soleil comme des trésors mécaniques.
Ici, il ne s’agit pas de folklore figé, mais de transmission : les gestes, les mots, les outils passent de main en main, de génération en génération.
Le bal trad : quand tout le monde danse, en occitan
À la tombée de la nuit, quand les lampions s’allument au-dessus de la place de la Liberté, les musiciens grimpent sur scène. Les premiers accords de vielle à roue et d’accordéon résonnent. C’est le bal trad — point d’orgue populaire et festif de la Félibrée.
Il suffit de quelques mesures pour que les premiers couples se forment. Une bourrée, deux temps, un cercle circassien... Les pas sont parfois hésitants, mais les sourires sont francs. Ici, tout le monde est invité à danser : jeunes, anciens, touristes, enfants. Pas besoin de connaître les pas : on apprend en dansant, on suit le rythme, on se laisse porter par la musique et la voix du meneur de bal.
Les chants sont en occitan, mais les émotions sont universelles. Quand la musique ralentit, certains s’assoient un instant sur les bancs, les joues rosies par la chaleur, les cœurs légers. Puis un nouveau rythme repart, entraînant à nouveau la foule.
Une fête généreuse, enracinée, vivante
La Félibrée 2025 à Sarlat a été bien plus qu’une fête : elle a été une plongée dans une culture populaire encore vibrante, à la croisée du sacré, de l’artisanat, de la musique et de la convivialité.
Ces moments forts — la messe en occitan, les défilés costumés, les vieux métiers et les bals sous les étoiles — sont autant de fragments d’un monde ancien qui palpite encore dans les veines du Périgord.
Et si la fête ne dure que trois jours, la mémoire, elle, continue de danser longtemps après.
Comment organiser son séjour à Sarlat-la-Canéda ?
Nichée au cœur du Périgord Noir, Sarlat-la-Canéda séduit par son charme médiéval, sa gastronomie généreuse et sa douceur de vivre. Ville d’histoire et de caractère, elle est aussi une destination idéale pour un séjour en famille, à condition d’en connaître quelques astuces. Voici un guide pratique pour profiter pleinement de la belle Sarlat, en toute simplicité.
Se garer à Sarlat : nos bons plans pour éviter le stress
Le centre historique de Sarlat est réservé aux piétons et c’est tant mieux ! Pour l’explorer tranquillement, mieux vaut stationner à l’extérieur des remparts et marcher quelques minutes. Voici deux options gratuites et bien placées :
Parking au 4-5 rue Saint-Cyprien : situé à environ 10 minutes à pied du cœur historique, il offre de nombreuses places et un accès aisé.
Parking au 1 rue des Cordeliers : légèrement plus près, très pratique pour rejoindre directement les ruelles animées.
Ces parkings permettent d’éviter les parkings payants souvent complets en haute saison, et de commencer la journée sereinement.
Dormir à Sarlat en famille : notre coup de cœur, l’hôtel Plaza Madeleine & Spa
Pour allier confort, charme et emplacement idéal, difficile de faire mieux que l’Hôtel Plaza Madeleine & Spa**. Situé aux portes de la vieille ville, à deux pas de la place de la Liberté, cet hôtel 4 étoiles propose un accueil chaleureux et des prestations parfaites pour les familles.
Ce qu’on aime particulièrement :
Les suites familiales spacieuses : elles peuvent accueillir 3 à 5 personnes selon la configuration, avec des chambres communicantes ou des coins nuit séparés. Literie haut de gamme, climatisation, mini-bar, salle de bain moderne avec baignoire ou douche à l’italienne, tout est pensé pour le confort de tous.
La piscine chauffée et le spa : un vrai plus après une journée de balade. Les enfants adorent plonger pendant que les parents se relaxent au hammam ou au jacuzzi.
Le petit déjeuner buffet : copieux et local, il propose pains croustillants, confitures artisanales, charcuteries du coin, œufs à la demande et fruits frais. Idéal pour bien démarrer la journée.
Parking privé et sécurisé : pour éviter la corvée du stationnement, l’hôtel propose aussi des places (sur réservation).
Où manger en famille à Sarlat : entre tradition et gourmandise
Sarlat est une capitale gastronomique. Ici, le canard, la truffe et la noix sont rois ! Pour un repas convivial avec les enfants, plusieurs adresses valent le détour :
Le Bistro de l’Octroi : un peu à l’écart de l’agitation, ce restaurant familial propose une carte simple et savoureuse : confit de canard, parmentier au foie gras, salade périgourdine… et un menu enfant bien pensé.
Le Presidial : dans un jardin calme et fleuri, cette belle adresse propose une cuisine du terroir raffinée. Accueil très attentionné, même pour les plus jeunes.
Le marché de Sarlat (mercredi et samedi matin) : c’est aussi l’occasion de composer un pique-nique avec des produits frais : cabécous, pain de campagne, fraises du Périgord ou gâteaux aux noix.
Spécialités à goûter absolument : Le foie gras entier ou poêlé Les pommes sarladaises (cuites à la graisse de canard avec ail et persil) La truffe noire (en saison) La tarte aux noix ou les croquants.
Sarlat au petit matin : une ville à savourer dans le calme
Sarlat est une ville animée, surtout l’été. Pour mieux en ressentir l’âme, un réveil matinal s’impose. A 7h, la ville est presque silencieuse. Les pavés résonnent doucement sous vos pas, les volets s’ouvrent un à un, les terrasses se préparent. C’est le moment parfait pour explorer les ruelles désertes, admirer les détails des façades dorées et faire quelques photos sans foule.
Pourquoi ne pas en profiter pour aller chercher les croissants en famille ? Les boulangeries du centre proposent des viennoiseries dorées à souhait, que l’on déguste sur un banc, en regardant Sarlat s’éveiller doucement.
En résumé : votre check-list pour un séjour en famille à Sarlat
✔️ Se garer malin : rue Saint-Cyprien ou rue des Cordeliers
✔️ Réserver à l’hôtel Plaza Madeleine pour un vrai confort familial
✔️ Manger local : foie gras, pommes sarladaises, cabécou et noix
✔️ Se lever tôt pour goûter la ville sans la foule
✔️ Alterner culture, nature et gourmandise pour plaire à tous les âges
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Mon avis sur la Félibrée
Assister à la Félibrée de Sarlat-la-Canéda a été pour moi une expérience profondément touchante. Revivre ces traditions ancestrales, où chaque geste, chaque costume, chaque mot prononcé en occitan semble porter l’âme d’un peuple, m’a bouleversée par sa sincérité et son authenticité.
Ce qui m’a le plus marquée, c’est ce souci constant de transmission. Rien n’est figé ici : tout est vivant, vibrant, offert aux générations futures comme un trésor à préserver. L’esthétique de la fête, toujours saisissante, sublime la ville : les décorations fleuries suspendues entre les ruelles, les couleurs des habits d’antan dans le défilé des confréries, la beauté sonore des musiques traditionnelles — tout concourt à faire de cette manifestation un enchantement pour les sens.
Que dire aussi de la messe en occitan, moment rare et solennel, où la langue d’oc se fait chant, prière, souffle commun. Dans cette cathédrale silencieuse, j’ai ressenti une vraie communion entre passé et présent.
Et puis il y a ces vieux métiers, témoins d’un monde rural qui refuse de disparaître : feuillardiers, tisserands, tourneurs sur bois… autant d’artisans de la mémoire. Et enfin, il y a la fête, la vraie, populaire et joyeuse, où chacun, au bal trad, se prend par la main pour danser, rire, vibrer au rythme des violons et des voix occitanes.
La Félibrée n’est pas qu’un événement folklorique : c’est une déclaration d’amour au Périgord, à ses racines et à son avenir. Et j’ai eu la chance d’en faire partie, ne serait-ce qu’un instant.
Rendez-vous est pris à Abjat-sur-Bandiat, dans le Périgord Vert, pour la 105ème édition de la Félibrée, en juillet 2026.
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