Depuis mon voyage en Namibie en 2007, je rêvais de refaire un safari et de découvrir d'autres terres africaines. Je crois que lorsqu'on y a gouté une fois, on ne peut plus s'en passer. L'Afrique nous rappelle à elle.
De plus, je voulais que Jean ait aussi cette chance de vivre de tels moments. Contempler les animaux de la savane dans leur environnement naturel, il n'y a rien de plus magique.
Mais l'Afrique, ce n'est pas que de la savane et des animaux sauvages, ce sont aussi des ethnies qui conservent un mode de vie traditionnel et qu'il est intéressant de mettre en lumière pour les aider à subsister.
C'est tout cela que je vous propose de découvrir au travers de ce voyage d'une semaine en Tanzanie (voyage déroulé en septembre 2022) : réaliser des Rencontres en Terre Inconnue. Je vous explique tout sur l'organisation de ce séjour, mais également mes coups de cœur, les bons plans et le budget à prévoir.
Retrouvez la suite de nos aventures dans l'article ci-dessous :
Si vous aimez les safaris ou autres voyages en Afrique, mon article sur la Namibie devrait vous intéresser.
Sommaire
Notre itinéraire d'une semaine en Tanzanie
Comme il est toujours plus facile de se repérer à l'aide d'une carte, voici un aperçu de l'itinéraire que nous avons suivi pour ce voyage d'une semaine en Tanzanie.
Lors de notre séjour en Tanzanie, nous avons souhaité faire la part belle au safari. C'est quand même un incontournable quand on vient dans ce type de pays. Et pour cela, ce sont 3 parcs que nous avons planifiés de découvrir : le Tarangire, le cratère du Ngorongoro et enfin le Serengeti.
S'arrêter à cela aurait eu un goût d'inachevé. En effet, vous commencez à me connaître et il était inconcevable pour moi de ne pas aller à la rencontre des locaux mais surtout de quelques ethnies locales qui peuplent ce beau pays. C'est pourquoi, j'ai demandé à George, notre guide pendant le séjour, d'intégrer aussi des moments de partage avec les Hadzabe (qui font partie du peuple Bushmen), les Datoga et enfin une immersion chez les Massaï.
Vous êtes prêts à nous suivre dans cette approche de la Tanzanie ? Prêts pour faire des Rencontres en Terre Inconnue ?
Parc Tarangire
Découverte du parc
On démarre notre découverte de la Tanzanie par un premier parc animalier : le Tarangire. Certes ce n'est pas le plus connu, mais il est une très bonne introduction à l'observation des animaux de la savane.
En effet, vous pouvez y croiser de nombreux éléphants, zèbres, gnous, antilopes, des lions, léopards et guépards mais aussi girafes, phacochères, autruches, buffles et autres mammifères. De nombreux oiseaux peuplent également le parc.
Le Tarangire est réputé pour ses grandes familles d'éléphants. Il ne sera donc pas difficile d'en croiser. Ce sont même les premiers animaux que nous avons rencontrés lors de notre journée de safari.
Au Tarangire, les paysages sont variés, avec de nombreux arbres, des plaines magnifiques et des rivières où viennent s'abreuver les animaux. C'est ici que vous trouverez les plus beaux Baobabs du pays. Par contre, ne vous attendez pas à voir des baobabs avec une écorce bien lisse comme on les voit sur les photos de Madagascar. Ici, l'écorce est dévorée par les éléphants, qui s'en délectent à profusion.
Je ne souhaite pas me substituer à un guide de voyage, aussi, je pense que le meilleur moyen de vous faire vivre ce séjour et que vous trouviez du plaisir à découvrir ce pays, c'est encore de vous partager des anecdotes de voyage. Qu'en dites-vous ?
Anecdote Voyage :
C'est à bord de notre 4x4 au toit relevable que nous pénétrons dans le parc de Tarangire. Au bout de seulement 2 minutes, nous voyons 2-3 éléphants sur notre droite. Mais très vite, nous nous rendons compte que c'est une famille bien plus importante qui se déplace. On distingue des matriarches bien imposantes, mais aussi des femelles plus jeunes et de tous petits éléphanteaux. Ils se mettent dans les pattes des adultes et demandent protection. Nous stoppons le véhicule afin de laisser passer le groupe qui a finalement décidé de s'arrêter au milieu de la piste, au pied d'un magnifique acacia. On les observe secouer les branches pour en faire tomber les feuilles, vite ramassées à l'aide de leur trompe et mises en bouche. Le spectacle est magnifique. Quelle superbe rencontre ! Ce voyage démarre fort !
La piste semble bloquée pour un petit moment. Nous décidons de faire demi-tour et d'aller voir ailleurs.
Anecdote Voyage :
Alors que nous continuons notre exploration du parc, nous apercevons un grand nombre d'herbivores qui semblent se diriger tous dans la même direction, en file indienne. Naïve comme je suis, j'imagine que c'est la fameuse migration qui a lieu en cette période. Que nenni ! C'est tout simplement la proximité d'un point d'eau qui attire ces nombreux gnous, zèbres, antilopes, phacochères ...
Pour l'avoir vécu en Namibie, ces points d'eau sont le meilleur spot d'observation des animaux. En effet, à tour de rôle, ils viennent s'abreuver. C'est ainsi des centaines voire milliers d'animaux que l'on peut contempler. Si le calme semble régner, certains vont émettre de longs cris pour signifier leur supériorité, des jeux d'intimidation se mettent en place ... Un spectacle à contempler sans modération.
Anecdote voyage :
Je vous ai indiqué ci-dessus que le parc Tarangire possède les plus beaux baobabs du pays. De par leur taille impressionnante, ils constituaient de très bonnes cachettes. En effet, certains spécimens ont le tronc creux et offrent donc une grande cavité pour s'y réfugier. J'y reviendrai un peu plus loin dans cet article.
Mais ici, ce que je souhaite vous partager, c'est que ces grands arbres servaient de cachette aux braconniers. C'était un endroit très prisé qui leur permettait d'être à l'abri en journée et de sortir la nuit pour chasser. Vous allez me dire que c'est facile de les débusquer. Mais pas tant que ça. Eh oui, ils étaient ingénieux puisqu'ils avaient mis en place des petits taquets en bois plantés dans l'écorce, leur permettant de grimper tout en haut, à l'intérieur même de l'arbre et de passer ainsi inaperçu en cas de fouille des rangers. Bien sur, cette technique a été mise au jour et désormais les braconniers n'opèrent plus dans ces parcs mais la technique (même critiquable, je vous en conviens) était plutôt astucieuse, non ? Merci à notre guide de nous avoir expliqué tout ça.
Infos pratiques
Tarif :
Pour accéder au parc, vous devez vous acquitter d'un droit d'entrée.
Il est au prix de 45$ par adulte, de 15$ pour un enfant entre 5 et 15 ans et gratuit pour les enfants de moins de 5 ans. A cela s'ajoute une TVA à 18%. Enfin, l'entrée du véhicule dans le parc est également payante, mais je ne dispose pas des tarifs. Votre billet d'entrée n'est valide que 24h.
Où manger ?
Dites-vous que dans les parcs, il n'y a pas de restaurant. En effet, la Tanzanie ne souhaite pas développer le tourisme de masse et préserve son environnement. De fait, il y a le moins possible de constructions en dur. Néanmoins, la Tanzanie et les parcs souhaitent proposer un peu de confort à ses touristes et ont donc aménagé des aires de pique-nique. C'est drôlement pratique (surtout que des toilettes sont disponibles). Il y a donc tables et bancs et de quoi se protéger du soleil. Pour la nourriture, votre guide aura tout prévu. Et oui, vous aurez droit à une boite de pique-nique avec entrée, plat et dessert, boisson et couverts. En plus, George, notre guide, a fait les choses en grand puisque pour dresser la table, il nous installe au préalable une jolie nappe. C'est pas la classe dans un endroit pareil ?
Attention toutefois, n'oubliez pas que vous êtes entourés d'animaux sauvages. Et certains animaux ont bien compris qu'on arrivait ici avec de la nourriture. Ainsi le Vervet Bleu (singe à couilles bleues, oui oui!) est à l'affut du moindre signe d'inattention de notre part pour nous choper de la nourriture. Ils sont très vifs mais pas du tout agressifs. Soyez donc sur vos gardes si vous ne voulez pas voir disparaitre votre nourriture.
N'hésitez pas à aller voir le magnifique point de vue sur la rivière en contrebas. Le paysage est vraiment grandiose.
Où dormir ?
Quand on réalise un safari, il est toujours intéressant d'optimiser ses temps de trajet. C'est pourquoi, nous avons opté pour un hébergement qui ne soit pas trop loin du parc Tarangire et du cratère du Ngorongoro que nous allons voir par la suite.
Cet hébergement s'appelle TanzaNice Farm Lodge. Il est le fruit de l'amour de Nadine et Luc pour ce magnifique pays. Ce n'est pas déjà un bon début ? Mais attendez d'en savoir plus. Leur mission est de soutenir la communauté locale en facilitant et en participant à des projets qui encouragent l’entreprenariat et l'innovation. Ils améliorent ainsi la confiance en soi du peuple tanzanien, permettant de réduire la pauvreté et conduit à une meilleure santé et bien-être. C'est donc en mettant en place ce village que tout ce beau projet s'est concrétisé. Un des moyens de le financer est de proposer des hébergements de qualité aux touristes de passage qui vont découvrir cette jolie région ainsi que la vraie vie tanzanienne. En restant plusieurs jours, chacun peut ainsi participer au renforcement du village. La démarche n'est-elle pas belle ?
Les chambres sont tout confort et possèdent une jolie terrasse pour profiter de la vue sur la colline. Les allées sont joliment fleuries apportant immédiatement un sentiment de sérénité et bien-être. Quant au personnel, il est aux petits soins pour nous et leur soupe, un délice. Nous avons vraiment passé un très agréable séjour chez Nadine et Luc. On vous le recommande chaleureusement.
Tarif : 126$ / nuit
Santé :
Vous retrouverez de nombreuses informations dans le chapitre Infos Pratiques, mais je vous donne ici quelques spécificités liées au parc Tarangire.
Vous verrez régulièrement dans le parc des morceaux de tissu bleu et noir suspendus à des branches d'arbre. Ceci constitue des pièges à mouches tsé-tsé. En effet, elles pullulent dans les parcs pour le malheur des animaux et des touristes. Il est donc recommandé de ne pas s'habiller avec ces couleurs sombres, qui attirent les fameuses mouches.
Les Hadzabe
Avant de poursuivre notre découverte des parcs nationaux de Tanzanie, nous souhaitions partir à la rencontre de ceux qui vivent sur cette terre africaine. Nous avons eu le bonheur de faire la connaissance de trois ethnies locales. Deux d'entre elles se situent à proximité du lac Eyazi. Dans un premier temps, je vous propose d'aller à la rencontre des Hadzabe.
Qui sont-ils ?
La zone géographique proche du lac Eyasi est la terre de l'ethnie des Hadzabe (connus aussi sous le nom d'Hadzapi, Hadza ou Tindiga), qui y vivrait depuis 10.000 ans environ. On dit souvent que les Hadzabe sont les derniers vrais chasseurs-cueuilleurs d'Afrique de l'Est ; aujourd'hui, entre un quart et un tiers des 1000 individus qui restent vivraient encore de façon traditionnelle.
Les Hadzabe vivent en groupe ou en camp de 20 à 30 personnes ; il n'y a ni tribu, ni structure hiérarchique dans leur société. Les familles se partagent l'éducation des enfants ; la nourriture et toutes les autres ressources sont mises en commun. Les camps se déplacent souvent, à cause des maladies, de morts ou de conflits à résoudre. Une des caractéristiques des Hadzabe est qu'ils possèdent si peu, qu'en voyage, ils peuvent porter tous leurs biens sur leur dos.
La langue hadzabe se distingue par ses clics. Lointaine parente de la langue san d'Afrique du Sud, elle montre peu de liens avec le zandawe, l'autre langue à clics parlée en Tanzanie. Des études génétiques n'ont prouvé aucun lien étroit entre les Hadzabe et un autre peuple d'Afrique de l'Est.
Récit d'une rencontre
Après avoir emprunté une piste pendant une vingtaine de minutes, George nous arrête finalement au milieu de nulle part. Mais rapidement, nous entendons des sons. Aucune langue familière pour nous et nous allons vite comprendre pourquoi.
On pénètre dans un enclos formé par des branches épineuses qui servent à protéger le village. Sur notre gauche, un groupe d'hommes rassemblés autour de deux feux. C'est leur rituel du matin. Ils se retrouvent tous autour de cette source de chaleur pour se réchauffer des températures fraiches de la nuit. Ils papotent et fument des herbes qui leur permettent d'acquérir la vitalité et la force nécessaires à la journée.
On les voit confectionner les flèches qui serviront à la chasse. Cinq types de flèches sont ainsi fabriquées. Chacune correspondant à l'espèce d'animal chassé. Certaines sont couvertes de poison, d'autres ont des pointes dévastatrices dans le cas où l'animal réussirait à retirer la flèche (notamment les babouins). Chaque flèche est marquée du symbole de la tribu. En effet, cela permet aux chasseurs qui récupèrent des flèches de savoir à quelle tribu elle appartient et ainsi la restituer à son propriétaire. Il s'agit d'un bien précieux, indispensable à leur survie.
Les Hadzabe chassent tout type d'animaux sauvages : lapins, antilopes, oiseaux, singes, ... sauf la hyène. En effet, lorsqu'un Hadzabe décède, son corps est offert à la savane et les hyènes viennent manger les défunts. Il n'est donc pas possible pour un Hadzabe de chasser et manger une hyène, ce qui reviendrait à manger un ancêtre.
Toutes ces explications nous sont données par le doyen du groupe dans la langue des clics. Ah la langue des clics ! Cette langue si surprenante ponctuée de petits clics qui résonnent à tout moment. On se prend à attendre le clic suivant. On se prête au jeu de répéter certains mots sans réussir à donner la bonne intonation. Mais quel délice à entendre ! Fort heureusement, nous avons un guide traducteur qui nous permet de bien comprendre les différentes subtilités de leur mode de vie.
Après une démonstration d'allumage de feu, nous les accompagnons à une partie de chasse. Nous essayons de nous faire le plus discret possible pour ne pas perturber cette séance. Pour nous, cela peut constituer un jeu, pour eux, c'est leur déjeuner dont il est question. On les suit à travers la brousse. Ils observent les empruntes laissées sur le sol, scrutent avec précision les buissons et arbustes, font plusieurs tentatives de tirs à l'arc mais sans grand succès. Pendant près d'une heure, nous partageons avec eux cette séance de chasse et comprenons la difficulté que c'est de ramener du gibier. En règle générale, les chasseurs peuvent partir 2 à 3 heures pour chasser. Il leur arrive également de partir 2 à 3 jours quand ils souhaitent ramener du gros gibier. Malheureusement, aujourd'hui, la chasse a été infructueuse. Nous regagnons le village sans rien.
Au centre du village trône un magnifique baobab. C'est un lieu très respecté des Hadzabe puisqu'il est le lieu de concertations, mais aussi de fêtes et grâce à son tronc creux, constitue un très bon abri en cas de pluie.
Après nous être intéressés aux hommes, nous allons en direction des femmes qui se réunissent à l'abri de branchages avec les enfants. Elles sont en train de confectionner les bijoux en perles. Hommes et femmes revêtent ces bijoux, que ce soit en bracelets, colliers ou même sur la tête. Certaines s'occupent des enfants de l'ensemble de la communauté. Elles parlent et chantent mais restent plus discrètes que les hommes.
Le doyen nous invite à découvrir la partie nuit du village. Pour cela, nous gravissons quelques rochers. Se positionner un peu en hauteur permet de sécuriser un peu plus le campement. Mais bon, il faut avouer que c'est très chiche. Les Hadzabe dorment principalement à même le sol avec juste un feu pour se réchauffer. Certains ont construit des abris de fortune pour protéger les enfants et les femmes. Seul le doyen a une cabane plus grande que les autres avec un coin cuisine bien séparé. Chose surprenante, nous voyons une chienne et ses petits. Je n'imaginais même pas cela possible en pleine brousse.
Il est bientôt l'heure de se quitter. Mais ici, cela se fait en musique, en chant et en danse. Tout le village se réunit autour du baobab et commence une douce mélodie qui s'intensifie au fil des secondes. Je ne peux m'empêcher de participer à ce joli moment de partage. Je me joins donc au cercle pour danser et signifier notre bonheur d'être tous ensemble.
Quelle magnifique rencontre ! Merci les Hadzabe de nous avoir fait découvrir votre mode de vie et votre culture.
Les Datoga
Après les Hadzabe, nous partons rencontrer une autre ethnie tanzanienne : les Datoga.
Qui sont-ils ?
Ces pasteurs originaires du Ngorongoro ont été chassés vers le sud par les Massaï et sont venus s'installer non loin du lac Eyazi. Leurs habitations ressemblent fortement à celles des Massaï (leurs cousins devenus ennemis). A savoir qu'elles sont bâties à partir de grosses branches droites et solides qui forment l'ossature, puis recouvertes de boue pour constituer les murs. La toiture est elle aussi constituée de branches et de paille.
La particularité du peuple Datoga est de travailler le métal. Ce sont des forgerons hors pair. Mais je vous en dis plus dans le récit de la rencontre.
Récit d'une rencontre
Encore une fois, c'est à l'entrée du village que George nous dépose. On se trouve face à un enclos formé de buissons épineux, toujours destiné à protéger ses habitants et le bétail qui vit à l'intérieur.
Nous pénétrons à l'intérieur de l'enclos et faisons face à deux petites maisons en terre sèche. Une mama Datoga est assise à l'entrée de la maison principale et nous invite à pénétrer chez elle. Il nous faut un peu de temps pour que nos yeux s'habituent à la pénombre. Ici, aucune ouverture, juste la porte d'entrée permet d'apporter de la lumière dans la pièce.
Les Datoga sont un peuple polygame. Les hommes peuvent donc avoir plusieurs femmes, vivant toutes sous le même toit. Ici, les femmes font les corvées domestiques (comme dans bon nombre de peuples africains, asiatiques ou amérindiens ...). Elles s'occupent de la famille bien sur, mais aussi des repas, d'aller chercher de l'eau, du bois, de construire les maisons... Nous retrouvons ces mêmes activités chez les Massaï. Nous y reviendrons un peu plus loin.
A notre arrivée dans le village, ce sont toutes les femmes qui nous accueillent dans la maison. L'une d'elles est en train de moudre des grains de maïs pour faire de la farine. Celle-ci constitue la base de leur alimentation. C'est très intéressant de l'observer faire. Le processus est on ne peut plus simple ! Le grain est positionné entre deux grosses pierres que l'on frotte l'une sur l'autre pour écraser le grain. La farine ainsi produite glisse en bas de la pierre inférieure et le grain encore intact est à son tour réintroduit entre les pierres. Pour cette manipulation, la femme se met à genou devant les pierres à moudre et engage un mouvement de va et vient tonique. Cet exercice peut durer de longues minutes, jusqu'à ce que l'ensemble du grain soit moulu. En tant que femme (eh oui, Jean n'aura pas le droit d'y toucher), je suis invitée à m'essayer à la technique. Les femmes Datoga sont assises à côté de moi et se mettent à chanter en cœur pour m'encourager à la tâche. J'adore l'ambiance qui se met en place. Le travail se fait de façon festive. Ne dit-on pas qu'il est plus agréable de travailler en chanson ? Ici, tout se fait dans la bonne humeur.
Je n'ai pu m'empêcher de tirer le portrait de ces dames. On note que certaines ont des scarifications sur le visage. Il s'agit d'une tradition qui consiste à réaliser des incisions dans la peau. Quand elles guérissent, ces marques forment un dessin esthétique pour mettre en valeur une partie du corps. Ici, il s'agit principalement des yeux. En plus d'être esthétiques, ces scarifications constituent également un talisman pour protéger les enfants ou pour éliminer les toxines du corps en cas de maladie. Il y a donc un peu de magie dans tout ça.
Puis nous sortons de la maison pour aller découvrir une autre activité des Datoga : le travail du métal. Nous pénétrons dans une partie du village délimité par une cloison en branches. Il s'agit de l'atelier de métallurgie. C'est un peu pompeux mais je ne sais pas trop comment le nommer. En temps normal, seuls les hommes sont autorisés à y pénétrer. Mais certaines femmes du village nous accompagnent.
Trois hommes sont déjà au travail : l'un attise un feu et deux autres travaillent à même le sol en donnant des coups de marteau. Mais allons-y par étape, que je vous fasse découvrir leur activité.
Quel est l'ingrédient premier pour travailler le métal ? Le feu. Pour cela, ils utilisent un combustible que nous n'avons pas l'habitude de nous servir par chez nous : la bouse de vache séchée. Cela peut paraitre dégoutant mais sèche, ce n'est qu'un tas de fibre végétale qui se consume très bien. (J'ai déjà eu l'occasion d'en voir en Inde. C'est donc universel.) Notre Datoga homme allume donc son feu avec de la bouse de vache et rajoute quelques morceaux de bois pour alimenter la source de chaleur. Puis c'est muni d'un double soufflet qu'il attise le feu. Cet exercice peut durer une dizaine de minutes et Jean peut attester que c'est vraiment fatiguant et que la position casse bien le dos. Eh oui, tout comme moi, il s'essaye à la pratique locale.
Une fois que le feu est bien vigoureux, on y place une pièce en laiton (un robinet de récupération) pendant 1 à 2 minutes. Ce court délai est suffisant pour fragiliser la pièce en métal. Elle est ensuite retirée du feu puis cassée en morceaux et mise dans un contenant en terre cuite avant d'être replacée au feu pendant de longues minutes. Le métal fond et bouillonne. Une fois liquide, il est versé dans un moule pour former une barre en laiton. Il est ensuite immédiatement plongé dans de l'eau qui le refroidit instantanément. Notre Datoga nous tend la barre de métal avec une pince et nous demande de l'attraper à main nue. Nous ne sommes pas décidés à nous brûler mais il nous montre rapidement que le métal est complètement froid. C'est impressionnant !
Seconde étape ? Elle est confiée à un de ses camarades qui s'en saisit et la bloque sous ses pieds. Muni d'un simple marteau et d'un poinçon, il commence à dessiner des motifs géométriques. Avec la force des coups, la barre en métal s'écrase et s'élargit. Puis, il ponce les cotés afin de retirer le tranchant du métal et recourbe la barre obtenant ainsi un magnifique bracelet en laiton. Nous connaissons désormais le processus de fabrication de leurs bijoux.
Mais attendez, ce n'est pas tout. Vous vous souvenez, ils sont au nombre de 3 dans l'atelier. Nous venons de voir le travail des deux premiers. Mais que peut bien faire le troisième Datoga ? Sa matière première : un clou en fer tout bête, mesurant une dizaine de centimètres de long. Armé lui aussi de son marteau, il assène de vigoureux coups sur le clou. Au fur et à mesure, on voit celui-ci s'écraser. C'est impressionnant ! Puis muni d'un outil contondant, il vient inciser le métal pour le rendre tranchant. A votre avis, qu'est en train de fabriquer notre ami Datoga ? Il s'agit d'une pointe de flèche qui sera vendue aux Hatzabe pour constituer leur outil de chasse. En effet, un commerce ou troc s'est mis en place entre chaque ethnie, mettant en valeur le savoir faire de chacun.
Cratère du Ngorongoro
Découverte du parc
Direction notre second parc du séjour pour un nouveau safari exceptionnel.
Le Ngorongoro est une des vraies merveilles de l'Afrique, un monde à part, plein de vie et d'une beauté singulière, dans le cratère presque parfait, géométriquement parlant, d'un volcan éteint. C'est un des endroits les plus extraordinaires du Nord de la Tanzanie, et on ne saurait le manquer.
Tous les superlatifs s'appliquent au cratère du Ngorongoro, aux reflets bleu-vert. Et si mémorable que soit la vue aérienne, c'est en sillonnant le cratère, où vit une concentration animale sans pareille - notamment la plus forte densité de lions et de prédateurs de toute l'Afrique - que la magie atteint des sommets. Bref, il s'agit d'un des plus beaux endroits d'Afrique, et cette merveille naturelle de renommée internationale mérite amplement sa place sur la Liste du patrimoine mondiale de l'Unesco.
Large de 19km pour une superficie de 264km², le cratère du Ngorongoro est l'une des plus vastes caldeiras intactes au monde qui ne soit pas un lac. Ses parois abruptes culminent entre 400 et 610m et offrent un spectacle naturel grandiose : proies et prédateurs paissent et arpentent les pâturages, les marais et les bois d'acacias au fond du cratère.
Contrairement aux parcs nationaux qui ne tolèrent pas de présence humaine, la zone de conservation du Ngorongoro fait toujours partie du territoire massaï et 40.000 d'entre eux y résident. Vous les verrez s'occuper de leurs troupeaux ou vendre des colliers et des couteaux au bord de la route.
Après cette présentation, le mieux est encore de vous partager notre ressenti et nos découvertes. Alors c'est parti pour nos ...
Anecdote voyage :
La première chose à faire avant de descendre dans le cratère est de s'arrêter au point de vue qui surplombe la caldeira. Et là, on en prend plein les yeux ! Imaginez le paysage. Face à vous le cratère d'un volcan ; sur ces contreforts, des arbres et une végétation luxuriante ; au fond du cratère des plaines arides sillonnées de ruisseaux ; et enfin, un immense lac d'eau salée. A cette distance, impossible de distinguer le moindre animal, juste de nombreux petits points qui ponctuent les plaines.
Nous avons beaucoup de chance de pouvoir contempler ce paysage. En effet, les deux fois où nous sommes revenus, la brume bouchait complètement la vue. Il vaut donc mieux venir aux heures chaudes (à partir de 10-11h) pour profiter du spectacle.
Pour Jean, l'impression est très forte. Il a le sentiment de vivre le film "Jurassic Parc" et de pénétrer dans un monde complètement fou, où les animaux sont rois et où nous pouvons avoir la surprise de voir surgir à n'importe quel moment un nouvel animal. C'est parti, nous descendons au sein du cratère, à la rencontre des plus beaux animaux d'Afrique.
Anecdote Voyage :
Il nous faut bien 45 minutes de pistes pour rejoindre enfin les plaines du cratère du Ngorongoro. Nous apercevons une grosse silhouette sombre. Nous pensons immédiatement à un rhinocéros mais alors que nous pensons avoir une vue dégagée sur cet animal, celui-ci disparait de notre vision. Nous n'aurons donc pas confirmation de cette rencontre.
Mais quelques minutes après, ce sont deux magnifiques buffles qui se promènent à nos côtés. Ils sont magnifiques et très impressionnants. On se rend compte de la puissance de ces bêtes. Puis se succèdent zèbres et gnous. Les plaines du cratère Ngorongoro nous offrent des spectacles incroyables.
Nous poursuivons notre découverte du cratère au fil des pistes, jusqu'à apercevoir une lionne. Le spot photo n'est pas idyllique. Elle est couchée juste à côté d'une énorme canalisation en plastique. Non mais sérieux, qu'est-ce qu'elle fait là, celle-là ! Le fauve ne semble pas s'en offusquer puisqu'elle se repose bien tranquillement à l'ombre de celle-ci. Après plusieurs minutes à l'observer (et dans l'espoir qu'elle se lève et s'éloigne de ce gros tuyau), elle se lève et fait le tour par l'arrière. Mince, on se dit qu'on va l'avoir perdue de vue. A notre tour, nous contournons la canalisation et la retrouvons allongée. Bon, le résultat est le même, ce satané bout de plastique gâche toutes nos photos. Mais oh surprise, une autre lionne est cachée à l'intérieur. Bon, nous n'en aurons pas plus, il semblerait que ce soit l'heure de la sieste.
Anecdote Voyage :
L'aventure continue et nous repartons en direction du lac Magadi qui est le lieu d'habitation de nombreux flamants roses. Bien qu'il s'agisse d'un lac salé, il permet aux animaux de s'abreuver. C'est pourquoi on observe tout autour une grande concentration de zèbres, gnous, gazelles de Thomson, mais aussi de très nombreux oiseaux comme l'outarde kori, l'ibis sacrée, l'oie égyptienne, le marabout d'Afrique ou encore des hérons, sans oublier les fameuses autruches, bien sur ! Le spectacle est magnifique avec toutes ces couleurs et cette vie qui foisonne autour du plan d'eau.
Anecdote Voyage :
On pousse encore un peu plus loin notre exploration du cratère en empruntant de nouvelles pistes. Impossible de tout parcourir, c'est un vrai dédale mais George sait très bien s'orienter. A certains moments, nous passons des gués. Il y a un petit goût d'aventure.
Et là, que voyons-nous ? Deux lionnes en train de faire la sieste. Oui, vous l'aurez compris, les fauves passent la plus grande partie de leur temps à dormir. Mais c'est déjà bien de pouvoir les observer alors ne boudons pas notre plaisir. Malheureusement, nous sommes loin et les voyons de dos. Mais George n'a pas dit son dernier mot. Il redémarre le 4x4 et reprend la piste. Nous faisons tout un détour mais arrivons cette fois-ci face à elles et les voyons d'un peu plus près. Le bruit du moteur aurait-il réveillé l'une d'elles puisqu'elle se lève et fait même quelques pas dans notre direction. Nous sommes tout excités. Très vite elle se recouche mais wow, c'était palpitant.
Après de nombreuses minutes à les observer (sans qu'elles ne bougent à nouveau), nous prenons la décision de quitter le cratère. Sur le trajet retour, nous traversons à nouveau une rivière et apercevons nettement trois chacals. Les premiers de notre séjour. C'est la tête remplie de ces belles images que nous rentrons à l'hôtel.
Infos pratiques
Tarif :
Pour accéder au parc, vous devez vous acquitter d'un droit d'entrée.
Il est au prix de 60$ par adulte. L'entrée du véhicule dans le parc est également payante : 300$. Votre billet d'entrée n'est valide que 24h.
Où manger ?
Une aire de pique-nique est prévue pour votre pause casse-croute. Ici, c'est un peu plus rudimentaire à savoir qu'il n'y a pas de table mais quelques souches d'arbre pour vous poser. Mais vous avez aussi l'option de mettre un plaid par terre et de faire un vrai pique-nique. Le paysage est vraiment magnifique. Vous vous trouvez face à un plan d'eau où des hippopotames prennent leur bain (attention à ne pas vous en approcher, ils sont très dangereux et vifs) et de nombreux oiseaux - dont le Starling Superbe avec son plumage aux couleurs bleu, vert, orange et noir - volent d'arbre en arbre.
Bon plan voyage :
L'aire de pique-nique est équipée du wifi. C'est l'occasion, ou non, de transmettre des photos à votre entourage et de les faire baver de jalousie. Mais la déconnexion, c'est encore mieux !
Anecdote voyage :
Alors que nous entamons notre encas, des rapaces commencent à survoler la zone. Il s'agit de milans noirs. George nous met en garde parce que ce sont des voleurs et il est très difficile de les tenir à distance. Nous sommes donc vigilants et les surveillons en même temps que nous mangeons. En train de savourer ma cuisse de poulet, je fais preuve d'un moment d'inattention et je n'ai même pas le temps de réagir qu'un milan me fonce dessus par l'arrière et me pique un morceau de poulet. Imaginez ma surprise et ma frayeur quand je réalise ce qu'il s'est passé. Il est arrivé comme une bombe et est passé à seulement quelques centimètres de mon visage avec ces griffes acérées. Mais ce n'est pas tout. Le temps que je me ressaisisse, il entame un second passage pour finir de me voler ma cuisse de poulet. Là, je suis sous le choc et effrayée par une autre attaque potentielle. George, Jean et moi leur jetons des cailloux pour les éloigner, mais bien sur, ça ne fait rien du tout. Ça me coupe complètement l'appétit et je me rabats sur une banane en espérant que ça ne les tentera pas.
Morale de l'histoire : venez profiter de la vue sur le plan d'eau, mais mangez dans votre véhicule, pour plus de sécurité. On comprend mieux, à postériori, pourquoi l'aire n'est pas aménagée.
Où dormir ?
Notre hébergement TanzaNice Farm Lodge est idéalement situé à proximité du cratère. Cela nous a permis de poser nos valises pour deux nuits (pas négligeable), de profiter d'un environnement qu'on avait beaucoup apprécié. De plus, cela évite de payer des frais supplémentaires liés à une nuit dans le parc, sans compter que les lodges et campings sont excessivement chers. Encore une fois, cette adresse est une pépite à intégrer dans votre carnet de voyage.
Tarif : 126$ / nuit
Santé :
Au cratère du Ngorongoro, il peut faire frais. Il est donc recommandé d'emmener avec soi une petite laine. Ça serait dommage de ne pas profiter pleinement du spectacle parce que vous serez transi de froid.
Parc national du Serengeti
Peut-être qu'il serait temps de découvrir le plus grand parc de Tanzanie ? Alors c'est parti pour un safari de 3 jours au sein du Serengeti.
Découverte du parc
On ne saurait oublier une première visite au Serengeti. Du reste, cette région est une des plus inoubliables au monde en matière d'observation de la faune.
Dans les vastes plaines du Serengeti (Serengeti qui veut dire, en swahili, plaines infinies), le mystère, la puissance et la majesté de la nature se manifestent comme rarement ailleurs. C'est ici que l'un des cycles naturels les plus impressionnants de la planète se répète inlassablement, quand des dizaines de milliers d'ongulés, mus par l'instinct de survie, se déplacent en quête de verts pâturages. Les plus connus, et les plus nombreux (quelque 1,5 million) sont les gnous, dont la migration annuelle fait la célébrité du Serengeti. On aperçoit aussi des populations permanentes de gnous dans le parc, moins importantes mais impressionnantes malgré tout. En février, plus de 8000 gnous naissent chaque jour, mais quelque 40% d'entre eux n'atteignent pas leurs 4 mois.
La présence de quelques rhinocéros noirs vous vaudra peut-être de ne manquer aucun des "Big Five (lion, éléphant, rhinocéros, léopard, buffle), même si l'occasion est rare.
Le Serengeti, couvrant 14.763km², est renommé pour ses prédateurs, notamment les lions. Guépards, léopards, hyènes et chacals leur tiennent compagnie. On compte aussi des zèbres (environ 200.000), des girafes, des buffles, des gazelles de Thomson et de Grant, des topis, des élands, des oréotragues, des impalas et des céphalophes. Le parc abrite également une avifaune extraordinaire, avec plus de 500 espèces recensées.
Le parc du Serengeti peut se découper en 4 grandes zones :
- La Seronera et le sud du Serengeti : c'est le meilleur endroit pour observer le règne animal en saison humide, de décembre à avril, quand les gnous abondent. C'est également ici que l'ensemble des petits voient le jour.
- La Grumeti et le corridor Ouest : la migration annuelle des troupeaux emprunte généralement le corridor Ouest du Serengeti et la réserve de Grumeti toute proche entre fin mai et début juillet. La rivière Grumeti étant assez étroite et plus facile à franchir, c'est un très bon lieu d'observation pour voir les gnous traverser la rivière. Spectacle garanti !
- Le Centre du Serengeti : exception faite de la période de migration (généralement en novembre et décembre), le centre du Serengeti n'est pas la zone la plus prolifique en animaux sauvages. Néanmoins, grand nombre d'animaux restent à l'année ce qui permet de les observer tout le temps. Mais attention, c'est aussi la zone la plus touristique donc il est fréquent de se retrouver à 20 véhicules au même endroit pour observer un fauve.
- La Rivière Mara et le nord du Serengeti : Comparé à la Séronera et au sud du Serengeti, le Nord reçoit relativement peu de visiteurs. On y trouve des bois d'acacias, où les éléphants se regroupent en saison sèche, et de vastes plaines au nord de Lobo. La migration passe par la frange ouest en août et septembre, et descend par le flanc est en novembre. La rivière Mara constitue là encore un très bon spot d'observation lors de la migration des gnous en septembre.
Vous êtes prêts pour une série d'anecdotes sur ce safari de 3 jours au Serengeti ?
Anecdote voyage :
Après 4 heures de piste (eh oui, ne vous attendez pas à trouver des routes goudronnées pour aller de parc en parc), nous pénétrons enfin au sein du parc du Serengeti. Pour nous, c'est le Graal, le parc tant attendu qui nous promet tant de belles découvertes. Comme comité d'accueil, un groupe d'une quinzaine d'autruches. Elles sont tellement élégantes avec leur tête redressée et leur beau plumage.
Il ne se passe pas 2 minutes avant que George ne fasse un premier arrêt. Il faut ouvrir l’œil mais déjà, on aperçoit un léopard perché sur une branche en train de faire la sieste. Au début, nous ne voyons que sa queue et son derrière, mais en nous déplaçant un peu, nous distinguons enfin l'animal. Je suis toute émue d'observer mon premier léopard. Je n'avais pas eu cette chance en Namibie.
Nous reprenons la piste et faisons une nouvelle halte pour contempler cette fois-ci deux lionnes au pied d'un arbre. Expliquez-moi pourquoi on est autant fasciné par ces fauves ? C'est juste incroyable mais nous pourrions rester ici des heures à les observer dormir. Quelques fois nous avons la chance d'en voir une lever la tête mais autrement ça reste bien calme. Pourquoi cette fascination ? En tout cas, je ne boude pas mon plaisir et les contemple à loisir.
Anecdote voyage :
Puis on aperçoit des topis. Ce sont de grandes antilopes brunes. Nous étions ravis de les voir parce qu'on n'en rencontre pas si souvent que cela. Ils se déplacent en tout petit groupe.
Les rencontres s'enchainent au fil de nos tours de roue sur la piste. C'est ensuite un couple de babouins en train de s'épouiller. Ils sont installés au sommet d'une termitière qui leur permet de voir loin si un prédateur approche. Ils sont nullement préoccupés par notre passage et poursuivent leurs occupation sans faire cas de nous. Et tant mieux !
Nous apercevons à nouveau un léopard dans un arbre. Le spectacle est toujours aussi beau, mais est-nécessaire de préciser que c'est aussi l'attraction du parc ? En effet, dès qu'un individu est repéré, ce sont tous les véhicules des environs qui débarquent au même endroit, créant des embouteillages. Les guides respectent bien les pistes et ne s'aventurent pas dans la brousse mais cela crée vite un capharnaüm où plus personne ne peut bouger. Nous sommes en septembre, pas la période la plus touristique, et pourtant ici, ce ne sont pas moins de 20 véhicules qui sont rassemblés. Il faut donc être motivés et patients pour observer un léopard, obligés d'attendre que les véhicules se dispersent pour s'en approcher au mieux.
Anecdote voyage :
Avez-vous déjà rencontré un dik-dik ? Ce n'est clairement pas au zoo que vous en verrez et c'est bien de se dire que certaines espèces ne sont visibles que dans leur environnement naturel. Le dik-dik est la plus petite antilope au monde. Elle ne mesure que 30 à 40cm de hauteur et ne pèse que 3 à 5kg. Son nom dik-dik provient du bruit qu'il fait quand il se sent en danger. J'ai eu la chance d'en observer en Namibie mais je ne m'attendais pas à en trouver en Tanzanie. Et pourtant ... Nous sommes tombés nez à nez avec deux spécimens pour mon plus grand plaisir et celui de Jean qui les découvrait pour la première fois.
On s'approche désormais d'une mare et au pied d'un palmier, non pas un ni deux mais bien une trentaine d'hippopotames prennent leur bain. Savez-vous pourquoi ils passent la majorité de leur temps dans l'eau ? Pour lutter contre la chaleur et le soleil. C'était facile à deviner mais la raison est un peu plus complexe. L'hippopotame est incapable de transpirer puisqu'il est dépourvu de glandes sudoripares et de glandes sébacées. Et pour se protéger du soleil ? Il sécrète un liquide transparent visqueux qui devient rouge au bout de quelques instants. Ce liquide sert à la fois de crème solaire et d'antiseptique. Donc les hippopotames n'ont pas la peau rose, c'est ce liquide qui donne cette impression. Vous êtes contents d'en connaître un peu plus sur la morphologie des hippopotames ? C'était cadeau ! Et pour revenir à la scène que nous avons devant les yeux, les hippopotames sont amassés au même endroit. Certains posent leur tête sur le dos du voisin, d'autres remontent à la surface pour respirer, de nombreuses petites bulles apparaissent à la surface. Mais que se passe-t-il donc sous l'eau ? Un hippopotame nous fait un bâillement en beauté. On voit ses belles dents dans sa grande gueule ouverte. Savez-vous que l'hippopotame est l'animal le plus dangereux de la savane ? Il vaut mieux se tenir à distance parce qu'ils peuvent attaquer en deux secondes et vous piétiner de tout leur poids.
Anecdote voyage :
Comme indiqué précédemment, le mois de septembre est une bonne période pour observer la migration des gnous dans le nord du Serengeti. Nous avons donc planifié une journée de Safari dans cette région pour voir la traversée de la rivière Mara par les gnous. C'est donc un départ matinal qui est programmé. Mais dès que nous prenons la piste, nous sommes vite arrêtés par un magnifique spectacle. Un couple de lions est allongé dans l'herbe, juste à proximité de la piste. Là, on ne peut pas être plus près. Le spectacle est saisissant. Il est émouvant de les voir regarder dans la même direction, soit en face, soit à droite, tous les deux bien synchronisés. A un moment, le mâle se lève et nous fait face. Il se met à feuler, nous signifiant son envie qu'on déguerpisse. Aucune agressivité de sa part, juste une mise en garde. Ça tombe bien, il est temps de repartir en direction du Nord, et ce pour 4h de piste.
Au fur et à mesure qu'on s'approche du Nord du Serengeti, la densité animale est plus importante. On voit énormément de girafes, zèbres et gnous. Mais également de nombreux ossements jalonnent le sol, témoignage de la loi de la nature. C'est assez surprenant d'en voir autant mais autant la viande est vite éliminée, autant les os sont beaucoup mais beaucoup plus longs à se dégrader. Alors oui, ca peut être déstabilisant de les voir joncher le sol mais prenons conscience de notre environnement et des animaux sauvages qui nous entourent. Et devinez qui on voit à la cime des arbres ? Des charognards ! Les vautours sont de très bons candidats pour nettoyer les carcasses des cadavres. Après le travail du fauve puis de la hyène, le vautour finit le travail et laisse le squelette complètement nu. Non seulement cela fait partie de la chaine alimentaire, mais ce travail de nettoyage évite toute propagation de maladie. Finalement, même s'ils ne sont pas beaux, ils sont bien utiles, non ?
Anecdote voyage :
Nous remontons toujours plus au Nord en direction de la rivière Mara. Les paysages s'enchainent et sont toujours plus beaux les uns que les autres. Les animaux se font de plus en plus présents. Ce sont des milliers de gnous et zèbres qui parsèment les immenses plaines du Serengeti. On y voit aussi des girafes, éléphants, hippopotames, topis, élands, gazelles de Thomson, chacals, hyènes, lions, vautours ... La vie sauvage dans toute sa splendeur.
Anecdote voyage :
Nous arrivons enfin à la rivière Mara. C'est ici que le plus beau spectacle de la migration des ongulés a lieu en septembre/octobre. Des milliers de gnous et zèbres se rassemblent sur la rive Nord en provenance du Kenya. Ils doivent traverser cette impressionnante rivière pour rejoindre les pâturages d'hiver plus au Sud.
Mais pour cela, l'épreuve est grande. Les bords de la rivière sont abruptes, le lit profond et des prédateurs (crocodiles) se cachent en embuscade dans l'eau pour dévorer les plus faibles ou blessés. C'est pourquoi, les gnous sont à la recherche du meilleur endroit pour traverser et attendent les conditions les plus propices.
Le ciel est sombre, de grosses gouttes de pluie tombent sur les plaines du Serengeti. Face à nous, de nombreux gnous se rassemblent. Certains descendent le long de la rive pour étudier un possible passage. Ceux restés en haut sont de plus en plus nombreux. Des centaines de gnous avancent en file indienne de la droite et de la gauche, s'entassant toujours plus nombreux. L'endroit ne semble pas être le bon. Les gnous remontent et décident de rejoindre un autre lieu de passage.
C'est donc par centaines qu'ils partent l'un derrière l'autre à la rechercher du bon endroit. Soudain, c'est le branlebas de combat. Sans comprendre pourquoi, les gnous se mettent tous à courir dans la même direction. Nous prenons nous aussi la décision de quitter notre point d'observation et de les suivre (pour info, nous sommes situés sur la rive Sud, à longue distance pour ne pas les perturber). Nous reprenons place à l'abri des regards et observons le manège.
A nouveau, ils se rassemblent, certains s'approchent de la rive pour étudier le terrain ... Il faut savoir que dans un groupe de gnous, il n'y a pas de leader. Néanmoins, quand un membre prend la décision de bouger, l'ensemble suit. Mais il n'y a pas de hiérarchie. Donc pour résumer, il suffit qu'un seul membre prenne la décision de traverser pour que l'ensemble du groupe franchisse le pas et nous offre un magnifique spectacle.
A votre avis, notre patience va-t-elle être récompensée ? Cela fait désormais 5h que nous patientons, les suivons à chaque changement d'idées. Et toujours aucune traversée. Il est temps pour nous de lever le camp. Nous avons 2h30 de route pour rejoindre notre campement pour la nuit. Nous avons repoussé au maximum le départ dans l'espoir d'observer cette grande traversée, mais sans succès.
Demain, il est prévu de redescendre dans le Centre du Serengeti. Je suis tellement déçue. Pendant toute la soirée et la nuit, mon esprit n'est pas au repos. J'ai tellement de regret et de déception. Au petit-déjeuner, j'évoque avec George la possibilité de retenter l'expérience. Hier, les conditions météos n'ont pas été favorables. La pluie a perturbé le jugement des gnous mais aujourd'hui, le soleil est au rendez-vous. Les conditions sont réunies pour observer la fameuse traversée. George a lui aussi très envie de re-essayer. Ouf, c'est reparti pour 2h30 de route en sens inverse. On en parle de la flexibilité d'un guide quand on voyage seuls ? Ça a quand même de gros avantages.
Bon, revenons à notre objectif du jour ! C'est reparti pour un tour. On se cache et on observe les gnous faire leurs vas et viens sur l'autre rive. Une heure, puis deux, puis trois s'écoulent sans que rien de concluant ne se passe. On se donne une heure limite pour le départ. Malheureusement beaucoup de route nous attend par la suite. Vous l'aurez compris, ce ne sera pas encore pour cette fois-ci. Bien sur, nous sommes frustrés, bien sur nous rageons sur ces satanés gnous qui ne se sont pas décidés (aujourd'hui on en rigole et les traitons toujours de sales gnous indécis), mais nous avons mis le maximum de chance de notre côté. Ça ne s'est pas fait, un point c'est tout. C'est ça aussi la beauté de la nature, on ne contrôle rien et c'est tant mieux! Place à l'imprévu et à la vie sauvage.
Anecdote voyage :
Sur le chemin retour, la fatigue et la déception se font ressentir. Fort heureusement, la traversée du Serengeti nous permet toujours d'observer ces magnifiques animaux dans un cadre somptueux. Mais George a une idée bien précise en tête. Alors que certains 4x4 se dirigent vers un nouveau lieu de rassemblement (très certainement pour observer un lion), George prend une piste différente. Nous mettons tous nos espoirs en George. En tant qu'ancien ranger du parc, il connait les endroits où trouver des guépards. Eh oui, c'est bien ça que nous sommes partis chercher. Nous scrutons les fourrés mais pas de guépard en vue. Ça serait bien que la chance nous sourit ce soir. Et là, sortant des herbes hautes, un magnifique spécimen se balade tranquillement. Juste devant nous, une flaque. Cela semble être l'objectif du guépard et effectivement, on le voit s'en approcher, se baisser et laper l'eau. Quelle merveille ! Comment expliquer les émotions qui nous traversent à ce moment-là ? L'instant est magique.
Vol en montgolfière
Ce que j'aime quand je voyage c'est prendre de la hauteur pour avoir un autre point de vue sur le paysage environnant. Pour ce séjour, nous nous sommes équipés d'un drone mais celui-ci est interdit dans les parcs nationaux. Alors il a fallu trouver une autre option : le vol en montgolfière.
Le réveil est très matinal puisque l'objectif est de gonfler le ballon au lever du soleil et de décoller quand celui-ci pointe le bout de son nez. Imaginez voler au dessus des plaines infinies du Serengeti, observer des animaux juste en dessous de vous qui gambadent dans ces grandes étendues. Ici antilopes, zèbres et gnous, là lions ... Le plus beau reste le survol d'un plan d'eau où de nombreux hippopotames dorment paisiblement à l'ombre des palmiers. Ces images donnent une toute autre dimension au voyage que nous réalisons.
Après une heure de vol, il est temps d'atterrir et de rejoindre le campement où un petit déjeuner façon Out of Africa nous attend. Les serveurs sont aux petits soins et nous avons même droit à des chants africains. La journée démarre plutôt bien !
Tarif : entre 750 et 900€ suivant la période