Que faire au Lac du Salagou ?
- EspritGlobeTrotteuse
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Dernière mise à jour : il y a 3 heures

Au cœur de la région Occitanie, dans le département de l’Hérault, s’étend l’un des paysages les plus singuliers du sud de la France : le lac du Salagou. Niché à quelques kilomètres de Clermont-l’Hérault, entre vignobles et collines, ce plan d’eau artificiel de 750 hectares est entouré de terres rouges uniques en leur genre, les « ruffes », vestiges d’une histoire géologique vieille de plusieurs centaines de millions d’années. Classé Grand Site de France, le Salagou séduit autant par sa beauté brute que par l’harmonie fragile qu’il entretient entre nature, patrimoine et activités humaines.
Le premier contact avec le lac est toujours un choc visuel…
Je vous invite à découvrir le Lac du Salagou et les différentes activités que l'on peut y faire.
Sommaire
Découvrir le Lac du Salagou
Comme il est toujours plus facile de se repérer à l'aide d'une carte, voici une carte de l'Hérault pour situer le Lac du Salagou.

Rouge, bleu, vert : la palette vivante du lac du Salagou
Le premier contact avec le lac du Salagou est toujours un choc visuel. On arrive par la petite route sinueuse qui traverse vignes et collines, et soudain, au détour d’un virage, le paysage s’ouvre. Le rouge sombre des ruffes — ces terres argileuses âgées de 250 millions d’années — tranche avec l’azur profond de l’eau. Les collines s’arrondissent doucement, couvertes de taches vertes de pins et de garrigue. On a l’impression de contempler un tableau, mais un tableau qui respire, bruisse et invite à entrer dedans.
Un lac né de la main de l’homme
Le lac du Salagou n’est pas né d’un caprice de la nature, mais d’un projet humain. Dans les années 1960, un barrage a été construit pour irriguer les terres agricoles alentours. L’eau a recouvert les vallées, englouti des chemins, des champs, et même un village partiellement abandonné, Celles, dont les maisons sans toit veillent encore sur la rive nord comme un décor fantomatique. Pourtant, au lieu d’être un simple réservoir, le lac est devenu un écosystème à part entière, protégé et classé Grand Site de France, où nature et mémoire cohabitent.
Les couleurs qui changent tout
Ce qui rend le Salagou unique, ce n’est pas seulement son eau, mais l’alliance de ses couleurs. La ruffe rouge foncé, formée il y a des millions d’années par la sédimentation de cendres volcaniques et d’oxydes de fer, raconte à elle seule l’histoire géologique de la région. Selon l’heure du jour, elle vire au bordeaux, à l’ocre ou au brun profond. Le lac reflète ces teintes, et au coucher du soleil, l’ensemble prend des allures de planète lointaine. Marcher pieds nus sur la ruffe chaude, sentir sa texture légèrement granuleuse, c’est déjà faire corps avec ce territoire.
Une terre d’activités douces
Le Salagou se découvre lentement. On peut en faire le tour à pied ou à vélo, empruntant des sentiers qui serpentent entre collines et rives, parfois à quelques mètres de l’eau, parfois en hauteur, avec une vue panoramique. Les sportifs y trouvent leur bonheur : kayak, paddle, voile légère, pêche… Mais l’âme du lieu se savoure dans les pauses. S’asseoir sur un rocher, écouter le clapotis, respirer l’odeur des pins chauffés par le soleil. Ici, le silence est habité — par le cri d’un milan, par le froissement d’un lézard dans les herbes, par le vent qui se glisse entre les collines.
Celles, le village qui veille
Impossible de parler du Salagou sans évoquer Celles. Ce hameau, promis à être englouti, fut évacué lors de la mise en eau du lac. Finalement épargné par la montée des eaux, il est resté figé, ses murs léchés par le soleil, ses ruelles vides bruissant seulement du vent. Aujourd’hui, un projet de réhabilitation lui redonne vie, et quelques maisons sont restaurées, tout en conservant cette atmosphère hors du temps. Le visiter, c’est toucher du doigt l’histoire humaine du lac — celle des habitants qui ont dû partir, celle des paysages transformés.
Quand le soleil se couche…
Le meilleur moment pour découvrir le lac reste sans doute la fin de journée. Les ombres s’allongent, le vent tombe, et l’eau devient un miroir parfait. Le rouge s’intensifie, presque incandescent, puis glisse vers le brun, tandis que le ciel s’enflamme. On comprend alors pourquoi ce lieu est un « Grand Site de France » : ce n’est pas seulement pour sa beauté, mais pour l’émotion qu’il déclenche. Devant ce spectacle, on se sent minuscule, mais étrangement relié à la terre, au temps long, à l’histoire géologique et humaine qui a façonné ce décor.
Visites à faire autour du Lac du Salagou
Le Lac du Salagou se découvre de diverses façons : en faisant une sortie sur l'eau ou en faisant le tour, mais aussi au travers des villages qui le surplombent ou qui révèlent son âme. Je vous propose donc de faire quelques visites afin de découvrir le Salagou profond.
Liausson : balcon secret sur le lac du Salagou
Il faut quitter la rive, grimper un peu, pour découvrir l’un des plus beaux points de vue sur le lac du Salagou. La route s’élève doucement, serpentant entre vignes et garrigue, jusqu’à un petit village accroché à flanc de colline : Liausson. Avec ses maisons en pierre ocre, ses volets patinés par le soleil et ses ruelles fleuries, ce hameau de moins de cent âmes semble presque hors du temps.
Un village au charme discret
À Liausson, rien ne trahit la frénésie touristique qui peut animer les rives en contrebas. Ici, l’ambiance est paisible, presque confidentielle. Les murs de pierre gardent la fraîcheur, l’ombre des platanes invite à s’arrêter, et le clocher de l’église Saint-Pierre veille depuis des siècles sur les toits. On devine, en flânant, des portes anciennes, des détails sculptés, des jardinières débordantes de géraniums et de lavandes.
Un panorama à couper le souffle
Mais le trésor de Liausson, c’est sa vue. Depuis le belvédère ou même depuis certaines ruelles haut perchées, le regard plonge sur le lac du Salagou. On voit l’eau d'un bleu intense étendue comme un joyau, entourée de collines vertes et de ruffes rouges. Les langues de terre qui s’avancent dans le lac dessinent des formes presque abstraites. Selon l’heure du jour, la lumière change tout : au matin, le lac scintille doucement ; le soir, il se drape d’or et de cuivre.
Au départ des sentiers
Liausson est aussi un point de départ idéal pour les randonneurs. Le Mont Liausson, qui domine le village, offre un sentier accessible qui mène à un panorama circulaire sur le Salagou et, au loin, sur les monts du Haut-Languedoc. C’est une balade où le parfum du thym et du romarin accompagne chaque pas, ponctuée par le cri d’un faucon ou le vol d’un milan royal.
Visiter Liausson, c’est offrir une parenthèse à son voyage au Grand Site du Salagou. C’est prendre de la hauteur, littéralement, pour embrasser d’un seul regard la beauté de ce paysage unique en Occitanie. C’est aussi découvrir qu’au-delà du lac, il existe des villages où l’âme du Languedoc respire encore à pleins poumons, dans la pierre, dans la lumière, et dans le silence.
Salasc, au fil de l’eau et du temps
Il y a des villages qui s’annoncent de loin, perchés fièrement sur leur promontoire. Et puis il y a Salasc, qui se découvre presque par surprise, blotti dans un creux de vallée, comme s’il cherchait à se tenir à l’ombre du temps. J’y suis arrivée par une petite route sinueuse, qui m’a conduite au cœur d’un paysage ondulé, où la lumière joue avec la rousseur des collines du Salagou et la blancheur des murets de pierre.
En entrant dans Salasc, on sent immédiatement cette douceur méditerranéenne, mais adoucie par quelque chose de plus frais, presque de plus secret : l’eau. Elle est partout. Elle coule au coin des ruelles, dans les fontaines moussues, le long des « béals », ces anciens canaux d’irrigation qui serpentent entre les maisons et les jardins. C’est elle qui donne à la végétation un vert inattendu dans ce coin du Languedoc, et qui, depuis des siècles, nourrit potagers, vergers et âmes.
Un village ancien, façonné par l’eau
Salasc est mentionné dès la fin du IXᵉ siècle, mais c’est au Moyen Âge que son destin se fixe vraiment. Protégé par des remparts aujourd’hui disparus, le village se développe autour de son église romane, Saint-Geniès, dont les pierres blondes portent encore la patine des siècles. Les habitants, paysans pour la plupart, ont très tôt compris que la clé de leur survie serait l’eau. Ici, pas de fleuve puissant ni de grand canal royal : seulement des sources, captées avec patience et détournées à travers un ingénieux réseau de rigoles et de béals, qui alimentaient à la fois les cultures et les foyers.
Marcher dans Salasc, c’est suivre ce fil liquide. On passe devant la fontaine du village, simple et claire, où le clapotis régulier raconte la constance d’une ressource précieuse. Plus loin, une autre fontaine, plus ancienne, se cache derrière un bouquet de roses trémières. On devine que, jadis, les femmes y venaient remplir leurs cruches, échanger les nouvelles, ou simplement trouver un peu de fraîcheur en plein été.
Un charme préservé
Les maisons de Salasc s’alignent autour de ruelles pavées où le temps semble avoir ralenti. Certaines façades affichent encore les trompe-l’œil du XVIIIᵉ siècle ; d’autres portent les cicatrices des siècles passés. J’ai poussé la porte de l’église : à l’intérieur, des peintures murales du XVIIIᵉ siècle, découvertes presque par hasard en 1990, offrent un dialogue discret entre l’art et la foi, comme si elles n’avaient jamais voulu quitter l’intimité de ces murs.
Le village est calme, mais pas figé. Ici, la vie se glisse dans les détails : un chat qui sommeille sur un appui de fenêtre, un jardin potager irrigué par un filet d’eau claire, un ancien lavoir reconverti en coin d’ombre pour les promeneurs. Partout, cette même sensation d’harmonie entre l’homme et son environnement.
Entre le Salagou et Mourèze
Salasc est aussi une porte ouverte sur deux merveilles naturelles : le lac du Salagou, avec ses terres rouges presque lunaires, et le cirque de Mourèze, théâtre minéral sculpté par l’érosion. Mais alors que ces sites attirent des foules de visiteurs, Salasc garde son rythme tranquille, comme s’il avait trouvé un équilibre entre ouverture et protection. On peut partir d’ici pour de petites balades thématiques, comme le sentier des béals, qui raconte en marchant l’histoire hydraulique du village.
Quand je suis repartie, en fin d’après-midi, la lumière dorée jouait sur l’eau des canaux. Le murmure des fontaines me suivait encore, comme une chanson douce. Salasc n’est pas de ces lieux qui éblouissent au premier regard ; c’est un village qui s’infiltre en vous, par sa simplicité, par son lien intact avec la terre et l’eau. On repart en ayant l’impression d’avoir touché du doigt quelque chose de rare : un équilibre fragile, patiemment entretenu depuis plus d’un millénaire.

Villeneuvette : quand l’eau sculpte une destinée
Imagine un hameau niché dans un vallon frais, ombragé par une allée de platanes centenaires. Devant toi s’érige un portail monumental, gravé de l’inscription « Honneur au Travail », marque d’une ambition à la fois royale et ouvrière. Bienvenue à Villeneuvette, cité-usine de Louis XIV, où l’eau ne coule ni par hasard ni en vain.

Les origines : naissance d’un projet hydraulique et industriel
C’est en 1673 que Pierre Baille, marchand-drapier de Clermont-l’Hérault, choisit ce lieu, principalement pour sa proximité à la rivière Dourbie, capable d’alimenter moulins et tamis (foulons) indispensables à la fabrication du drap. Juste quatre ans plus tard, en 1677, Colbert hisse la manufacture au rang de manufacture royale, dans le cadre du développement industriel voulu par l’État.
L’eau, colonne vertébrale de la cité
L’eau ne servait pas seulement à faire tourner les machines : elle structurait la vie du village. Un réservoir – le Vivier, un aqueduc, des bassins et un système de béal de plusieurs kilomètres captaient l’eau en hauteur pour la conduire jusqu’à l’usine, en contrebas. Le fameux "Pont de l’Amour", ancien aqueduc enjambant la Dourbie, n’est pas qu’une belle légende : il faisait partie intégrante de ce circuit hydraulique. La place principale, dédiée à Louis XIV, est ornée d’une fontaine-abreuvoir du XVIIIᵉ siècle, rappelant discrètement la présence de l’eau dans le quotidien.
La cité-usine, un microcosme clos
Villeneuvette n'est pas une simple manufacture : c’est une ville nouvelle structurée, bâtie autour du travail et de la vie communautaire. Logements ouvriers, chapelle, école, infirmerie, potager de 1,5 ha, troupeau de moutons, boutiques essentielles… tout est pensé pour que les ouvriers vivent, travaillent, et ne quittent pas la cité, souvent fermée la nuit derrière ses murs.

Au XIXᵉ siècle, des initiatives en matière de bien-être social émergent : scolarité prolongée, caisse de secours en cas de maladie ou pour la retraite, jardins attribués gratuitement aux ouvriers, logements offerts… Une véritable utopie industrielle à laquelle peu de sites peuvent prétendre.
Quand l’eau devient héritage silencieux
Pendant près de deux siècles, cette manufacture drapière prospère : 300 à 800 ouvriers, exportation vers le Levant, uniformes militaires, croissance continue jusque dans les années 1950, où elle finit par s’essouffler face aux géants industriels.
Puis le village s’éteint peu à peu. Aujourd’hui, il compte une soixantaine d’habitants, nombre d’artistes et d’artisans d’art ont pris possession des maisons ouvrières restaurées, et la mémoire de l'eau subsiste dans les vestiges de son patrimoine hydraulique.
Quand je suis repartie, c’était comme si l’eau m’avait laissé un message : celui d’un équilibre fragile, construit autour du travail, de l’autarcie, de l’innovation. Aujourd’hui encore, dans le silence des ruelles, l’eau murmure l’histoire de ceux qui ont osé imaginer une ville autour d’une rive. Et elle continue, patiente, à bercer ce village de ses souvenirs.
Domaine de la Dourbie : un souffle du passé au cœur du Languedoc
Plongeons ensemble dans une immersion sensorielle au Domaine de la Dourbie, ce havre viticole bio niché dans la vallée de l’Hérault.
Un souffle du passé au cœur du Languedoc
Le domaine, fondé en 1781, s’étend au pied du causse du Larzac, sur la rive droite de l’Hérault . Il doit son nom à la petite rivière Dourbie, discrète complice de ce paysage, qui serpente à travers le vignoble avant de rejoindre l’Hérault.

En 2003, la famille Serin s’est offerte ce domaine : depuis, l’âme du lieu s’est réveillée, entre modernisation du chai et renaissance du vignoble via une conversion à l’agriculture biologique, achevée en 2012. Aujourd’hui, ce sont 32 hectares cultivés en bio : 20 hectares autour du domaine et 12 hectares dans la vallée de Rouveyrolles, à 200–300 mètres d’altitude, avec un microclimat privilégié et des sols brûlés de garrigue embrassant la vigne.
Un parcours au fil des vignes et du temps
Le matin commence par une balade oenotouristique. On s’aventure dans le parc paysager, sous les arbres centenaires. Notre guide nous explique la vie du domaine, des cépages à la vinification.
Ce parcours révèle la philosophie du lieu : enherbement des parcelles pour enrichir les sols, ruches installées à proximité pour protéger la biodiversité, et une nature accueillante plutôt qu’exploitée.
Puis vient la marche entre les rangs de vignes bordés de thym, de romarin et de lavande sauvage. La garrigue imprègne les grappes, le microclimat de la vallée de Rouveyrolles, avec ses nuits fraîches, fixe les arômes des cuvées comme Mala Coste et Intemporal.

La visite se poursuit dans la cave de vinification et le chai d’élevage, patiemment réaménagés depuis 2003, témoins de l’alliance entre tradition et modernité. On découvre un équilibre respectueux : vendanges manuelles, levures indigènes, élevage en cuves inox ou fûts de chêne, utilisation limitée des sulfites.
L’odeur des chais s’estompe quand débute la dégustation. On savoure des cuvées aux noms chaleureux — Oscar, Joseph, Marius, puis Mala Coste, Intemporal —, chaque gorgée racontant un terroir, une histoire, une nature sublimée.
En repartant, le regard caresse une dernière fois les vignes baignées de lumière. Sous les chênes centenaires, chaque goutte de vin semble murmurer : “ici, le passé et la nature ont trouvé leur musique”.
Ce que j’ai ressenti ? Un sentiment de simplicité et de profondeur. Une communion discrète entre le vivant, l’homme et le vin. Ce domaine ne propose pas seulement des bouteilles : il offre une émotion, un moment suspendu où l’on comprend que le vrai vin est celui qui raconte une terre et un regard.
2 expériences pour découvrir le Lac du Salagou
Sortie en bateau électrique
Il y a, au bord du lac du Salagou, un lieu qui ressemble à une promesse : celle de profiter pleinement de ce décor rouge et turquoise, que l’on soit sportif chevronné ou simple amoureux des belles balades. Cette promesse a un nom : Destination Salagou, la base de plein air qui réunit activités nautiques, découvertes nature et expériences originales, à deux pas de Clermont-l’Hérault.

Installée sur les rives de ce plan d’eau classé Grand Site de France, la base propose un éventail d’activités qui invitent à s’immerger dans ce paysage unique. Les amateurs de glisse optent pour le kayak ou le paddle, parfaits pour longer les langues de ruffe rouge qui s’avancent dans l’eau turquoise. Les curieux préfèrent la voile légère ou les pédalos, idéals pour alterner effort et contemplation. Les plus aventuriers s’essaient au Swin Car ou au VTT électrique, explorant les collines vertes qui encadrent le lac.
Tout ici est pensé pour que chacun trouve son rythme : intense pour ceux qui veulent transpirer, paisible pour ceux qui préfèrent simplement respirer.

Mais cette année, une nouvelle étoile brille dans le ciel de Destination Salagou : les sorties en bateau électrique. Silencieux, stables et faciles à manœuvrer, ces bateaux offrent une autre manière d’aborder le lac. Dès l’embarquement, on comprend qu’ici, il n’y a pas besoin de muscles ni de technique. On se laisse porter, le moteur électrique glissant sur l’eau sans un bruit. C’est un véritable privilège pour les personnes non sportives ou à mobilité réduite, qui peuvent enfin savourer les beautés du Salagou sans contrainte physique.

Notre sortie commence par un lent éloignement de la rive. Peu à peu, le lac se déploie autour de nous comme une carte vivante : à bâbord, les collines couvertes de pins plongent dans l’eau ; à tribord, la ruffe rouge se découpe en aplats puissants. Le bleu du lac, encore plus éclatant vu du milieu de l’eau, capte la lumière comme un miroir changeant.

Le silence est saisissant. Seul le clapotis discret des vaguelettes accompagne notre avancée. Par moments, un héron s’élève, un poisson bondit, un souffle de vent apporte l’odeur chaude de la garrigue. On croise au loin un voilier, puis un paddle solitaire. Chacun ici trouve sa place sur cette grande étendue paisible.

Ce qui frappe dans cette expérience, c’est son accessibilité. Pas besoin d’équilibre comme sur un paddle, pas d’effort comme en kayak : le bateau électrique est une porte ouverte à tous les publics, familles avec jeunes enfants, seniors, personnes en fauteuil roulant. Il permet aussi d’emmener un pique-nique, un appareil photo, et de s’offrir un déjeuner flottant au cœur du Grand Site.

En revenant à la base, on réalise qu’on a vécu une découverte différente du lac. Depuis l’eau, les couleurs paraissent encore plus contrastées, la lumière plus vibrante. On a le sentiment d’avoir été spectateur privilégié d’un tableau mouvant, que seuls les bateaux électriques peuvent offrir sans altérer la quiétude du lieu.

Virée en Swin Car
C’est une après-midi douce dans l’Hérault. Le ciel est d’un bleu limpide, traversé par quelques nuages paresseux. Nous avons rendez-vous chez e.vazion, sur une petite base en périphérie du lac du Salagou, ce joyau de la région Occitanie, classé Grand Site de France. Aujourd’hui, la découverte se fera d’une manière inédite : au volant d’un Swin Car, un drôle d’engin tout-terrain électrique à quatre roues indépendantes, mi-spider, mi-buggy futuriste.

Casque sur la tête, mains sur le guidon, je découvre la position basse et enveloppante du Swin Car. L’assise est presque au ras du sol, ce qui promet des sensations intenses. Un rapide briefing sur la sécurité, un petit essai sur terrain plat… et nous voilà partis. Le moteur électrique ne fait qu’un léger chuintement, presque un souffle. Pas d’odeur d’essence, pas de vrombissement : on glisse, on roule, on s’invite dans le paysage sans le troubler.

Dès les premiers mètres, la piste quitte la plaine pour s’approcher du lac. Et soudain, il apparaît : une vaste étendue d’un bleu intense, qui miroite sous le soleil. Autour, les collines se drapent d’un vert profond, piqué de pins, de chênes verts et de garrigue. Vert, bleu : un duo de couleurs digne d’un peintre impressionniste.

Le chemin se fait plus sinueux, parfois pentu. C’est là que le Swin Car révèle sa magie : chaque roue épouse indépendamment le relief. Une ornière, un rocher, une pente de côté… l’engin s’incline, s’adapte, garde son équilibre. On se sent comme collé à la terre, tout en flottant légèrement au-dessus. Et parce qu’il est électrique, on perçoit les bruits du vent, le cri des oiseaux, le clapotis discret des petites vagues contre la rive.

À plusieurs reprises, le guide propose de s’arrêter. Devant nous, le lac s’étend comme un miroir, bordé de langues de terre rouge qui avancent dans l’eau bleue. Un pêcheur s’affaire au loin, silhouette minuscule dans ce décor immense. On parle du barrage construit dans les années 60, de Celles, ce village figé dans le temps sur la rive nord, des légendes locales. Chaque point de vue offre un visage différent du Salagou : ici plus minéral, là plus végétal, ailleurs presque lunaire.

En longeant les rives, on alterne petites montées, descentes douces et chemins au milieu des bois. La sensation de liberté est totale. On a l’impression de jouer avec le paysage, de s’y fondre, tout en gardant cette proximité unique avec le sol qu’offre le Swin Car. Pas besoin d’aller vite : le plaisir est dans la maîtrise, dans le fait de savourer chaque mètre parcouru.
Après une heure d’exploration, on revient à la base. Les mains sentent encore la légère tension du guidon, les yeux restent pleins d’images saturées de couleurs. Découvrir le lac du Salagou ainsi, c’est vivre un double plaisir : celui des sensations nouvelles offertes par cet engin étonnant, et celui de l’immersion totale dans un paysage où chaque contraste raconte une histoire.

Si vous avez apprécié cette découverte du Lac du Salagou en SwinCar, vous pouvez revivre ma précédente aventure en SwinCar réalisée dans le Trou de Bozouls en Aveyron :
J'espère que ces découvertes vous ont plu et vous donneront envie de découvrir ce joli territoire qu'est l'Hérault.
Infos pratiques pour organiser son séjour au Lac du Salagou
Quand y aller ?
L'Hérault est un département au climat assez doux. Il est donc possible de s'y rendre toute l'année et de profiter de l'ensemble de ses merveilles. Évitez néanmoins les chaudes journées d'été où les températures peuvent facilement dépasser les 35°C. Mais au lac du Salagou, il est très facile de se rafraichir.
Comment se déplacer ?
Nous nous sommes rendues à la gare de Montpellier en train avant d'être pris en charge en voiture. Pour vous rendre dans l'Hérault, il n'y a pas beaucoup de choix et la voiture est vraiment indispensable.
Si vous souhaitez vous rendre dans l'Hérault en train, vous pouvez arriver à Béziers. C'est ce que nous avons fait pour le retour, en faisant une visite de la ville avant notre départ.
Où dormir ?
Clermont-L'Hérault - Le Petit KCK
Niché dans un écrin de verdure, Le Petit KCK n’est pas un simple hébergement : c’est un véritable cocon au cœur de la nature, pensé pour offrir le confort d’une petite maison et la sérénité d’un refuge sauvage.

Notre cabane en bois, à l’allure chaleureuse et authentique, sentait bon la résine et le bois fraîchement ciré. À l’intérieur, tout était agencé avec soin.

La cuisine aménagée, compacte mais parfaitement équipée, donnait envie de préparer un repas simple avec les produits du coin. Juste à côté, une salle de bain fonctionnelle avec douche et lavabo rappelait que, même en pleine nature, on ne sacrifie pas au confort. Deux chambres cosy complétaient l’ensemble : l’une avec un grand lit moelleux, l’autre plus petite, parfaite pour accueillir des enfants ou des amis. Chaque recoin respirait la simplicité et le bien-être, sans superflu mais avec tout ce qu’il faut pour se sentir “chez soi”.
À l’extérieur, le charme opérait encore plus. Le propriétaire, ancien paysagiste, a pensé chaque espace pour qu’il se fonde dans le décor naturel. Ici, un massif fleuri attire papillons et abeilles ; là, un petit sentier mène à un coin ombragé. Sur la terrasse, deux transats nous attendaient, prêts pour un après-midi de lecture ou une sieste au soleil. Depuis cet observatoire tranquille, on profitait de la vue sur la canopée, et du ballet des oiseaux qui venaient se poser à quelques mètres.
La nuit, la cabane devenait un havre feutré, bercé par les bruissements des feuilles. Et au matin, l’enchantement reprenait : écureuils espiègles venant grignoter tout près, lumière dorée filtrant à travers les branches, parfum d’herbe et de bois humide… Un réveil dont on se souvient longtemps.

Au Petit KCK, tout est pensé pour vivre pleinement la nature, sans renoncer au confort. On y dort bien, on y respire mieux, et on repart avec l’impression d’avoir fait le plein de calme et de liberté.
Où manger ?
Durant ce séjour au Lac du Salagou, nous avons testé 2 adresses de qualité.
Baie de Vailhès - L'Instant Plage
Sous le ciel généreux du Languedoc, la baie de Vailhès se déploie comme un écrin naturel au bord du lac du Salagou. Ici, l’eau miroite d’un bleu profond, contrastant avec les collines de ruffe rouge qui l’entourent. L’atmosphère est douce, presque méditative : un léger clapotis, le souffle du vent qui fait frissonner les herbes hautes, et cette sensation unique d’être ailleurs, alors qu’on est au cœur de l’Hérault.
C’est sur cette baie paisible que se niche L’Instant Plage, restaurant et bar de plage installé au sein du camping de Vailhès, mais ouvert à tous. Pas besoin d’être résident pour en profiter : il suffit de franchir la terrasse de bois pour que la magie opère. La vue se dégage aussitôt sur le lac, offrant un tableau mouvant que la lumière du soir habille d’or et d’ocre.

Nous avons choisi de nous installer en extérieur, les pieds presque dans le sable, face à ce panorama qui ne demande rien d’autre que d’être contemplé. Quelques kayaks glissaient au loin, des familles terminaient leur baignade, et l’air portait déjà les parfums mêlés de cuisine et de garrigue.
Vint alors notre planche apéritive : généreuse, colorée, appétissante. Fromages affinés, charcuteries parfumées, petites bouchées méditerranéennes… Chaque élément semblait choisi avec soin, et l’ensemble se révélait aussi gourmand que convivial. Pas de chichi : de la vraie générosité, à partager autour d’un verre bien frais. Le tout, avec pour toile de fond cette étendue d’eau tranquille où le soleil commençait à descendre.

Il y a dans ce moment quelque chose de rare : la simplicité d’un apéritif, la beauté d’un lieu préservé, et l’impression d’être à la fois en vacances et chez soi. L’Instant Plage porte bien son nom : on y vit pleinement l’instant, sans se presser, en laissant le temps filer au rythme des reflets sur le lac.
Nébian - La Marmiterie
Dans le cœur tranquille de Nébian, à deux pas de l’église et des ruelles baignées de soleil, se cache une adresse qui ne ressemble à aucune autre : La Marmiterie. On pourrait passer devant sans se douter de ce qui se mijote dans cette petite cabane, et pourtant… C’est un véritable voyage culinaire qui attend ceux qui s'installent en terrasse.
Ici, tout commence avec elle, Clémentine Le Breton. Une femme au sourire franc, au regard pétillant, qui a décidé de transformer sa passion en métier. Son parcours ? Une vie riche de rencontres et de découvertes, marquée par des voyages aux quatre coins du monde. À chaque escale, elle a ramené des saveurs, des épices, des manières de cuisiner. Et aujourd’hui, c’est dans cette petite guinguette de village qu’elle dépose tout cela, comme on partage un carnet de route.
La carte change au gré de ses envies et des saisons. Un jour, c’est un curry parfumé qui embaume la salle ; le lendemain, un chili réconfortant ou une salade inspirée de ses séjours en Méditerranée. Les recettes portent en elles l’empreinte de ses souvenirs : un parfum de coriandre qui évoque l’Asie, une pointe de piment qui rappelle l’Amérique latine, une marinade d’agrumes qui fait voyager jusqu’aux îles. Ici, on mange simple mais vrai, avec des assiettes pleines de couleurs et d’histoires.
Ce qui frappe à La Marmiterie, ce n’est pas seulement le goût, c’est l’âme qu’elle met dans chaque plat. Elle cuisine comme elle parle : avec générosité, sincérité, et cette petite étincelle qui donne envie de rester un peu plus longtemps. Entre deux commandes, elle prend le temps de discuter, d’expliquer d’où vient tel ingrédient, ou pourquoi elle a eu envie de tenter telle association.
Et puis il y a l’atmosphère. Pas de chichis, pas de décors surfaits : juste quelques tables, des lumières tamisées, des odeurs qui flottent, et cette sensation d’être accueilli chez quelqu’un plutôt que dans un restaurant. Un lieu à taille humaine, porté par une seule personne, où chaque geste compte.
En repartant, on a la sensation d’avoir voyagé sans quitter Nébian. La Marmiterie, c’est un concentré de courage et de passion, une preuve qu’avec du cœur et un peu d’audace, on peut faire naître un petit bout de monde dans un village de l'Hérault.
Notre avis sur le Lac du Salagou
Ce séjour autour du lac du Salagou a eu le parfum des escapades qui marquent. Jour après jour, nous avons découvert ses multiples visages : la baie de Vailhès et ses reflets changeants, les villages de caractère comme Salasc ou Villeneuvette, les saveurs locales partagées autour d’une planche apéritive à L’Instant Plage, ou encore les rencontres chaleureuses avec ceux qui font vivre ce territoire. Ici, la nature et l’humain se répondent, entre terres rouges, eau profonde et savoir-faire préservés.
Deux expériences originales sont venues sublimer notre découverte. La première, au guidon d’un SwinCar, cet étonnant engin électrique tout-terrain, nous a permis de faire le tour du lac autrement. Sur les pistes de ruffe rouge, dans les montées comme sur les crêtes, on a ressenti la liberté et l’adrénaline d’une balade au plus près du paysage. La seconde, beaucoup plus douce, fut une sortie en bateau électrique sur les eaux calmes du lac. Lente dérive, silence à peine troublé par le clapotis, vue imprenable sur les collines ocre : une parenthèse paisible, presque méditative.
En repartant, on garde en mémoire cette palette de sensations : la douceur d’un coucher de soleil sur l’eau, le goût d’un vin dégusté au domaine, le calme d’une cabane au milieu des bois, le rire qui accompagne une assiette généreuse… et l’adrénaline joyeuse d’un SwinCar croisé à la quiétude d’un bateau électrique. Le Salagou n’est pas qu’un décor : c’est une expérience totale, une invitation à ralentir pour mieux s’imprégner d’un lieu unique, façonné par le temps, l’histoire et les passions de ceux qui y vivent.
On quitte ses rives avec le sentiment d’avoir rempli nos poches de lumière, de chaleur et de couleurs — et l’envie irrésistible d’y revenir.
Retrouvez les Bons Plans de Laure avec qui j'ai partagé ce séjour découverte.
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